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Centenaire de l'archevêché des églises Orthodoxes de tradition russe en Europe occidentale

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Nicolas Spassky

Photo famille Spassky

Nicolas Petrovitch Spassky (9 février 1935, Finlande - 11 mars 2020, France), hypodiacre, chef de chœur, personnalité de l’émigration russe active dans le domaine du chant et de l'art religieux, ingénieur chimiste, enseignant. Fils de Pierre Vassilievitch et Taïssia Vassilievna Spassky, époux de Nathalie G. Spassky.

Nicolas Spassky étudie au Lycée russe de Paris, puis entre à l'École Nationale Supérieure de Chimie de Paris (ENSCP), dont il sort diplômé en 1957 avec une médaille et le titre d'ingénieur chimiste. En 1962, il passe sa thèse de doctorat (Doctorat d'État) dans le domaine des polymères, dans le laboratoire de l'académicien Georges Champetier. En 1963, il reçoit une bourse post-doctorale pour un stage d'une année complète au Brooklyn Polytechnic Institute de New York (Polytechnic Institute of Brooklyn).

À son retour des États-Unis, il est nommé Chargé de recherche au Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) et travaille au Laboratoire de Chimie Macromoléculaire de l'Université Pierre et Marie Curie (Université Pierre et Marie Curie) à Paris. En 1967-1968, il se forme à l'Institut des composés macromoléculaires de Leningrad et visite les laboratoires des polymères à Moscou. En 1980, il obtient le poste de Directeur de recherche et la médaille d'argent du CNRS pour ses travaux scientifiques dans le domaine des polymères optiquement actifs.

Parallèlement, il enseigne le « Cours de Synthèse des Polymères » à l’Ecole Supérieure de Physique et de Chimie Industrielles de Paris (ESPCI) pendant 5 ans. Il a été membre du comité d'administration de la Société française des polymères. Il est invité à plusieurs reprises en tant que conférencier à des symposiums internationaux dans le domaine des polymères en Europe, en Amérique, en Australie, au Japon et en Russie. Avec son groupe de collaborateurs, il a publié plus de 200 articles scientifiques dans divers domaines de la chimie des polymères et de la chimie organique et collaboré avec des groupes scientifiques de différents pays et accepté des étudiants et des employés pour des stages.

Pendant ses années d'études, il devient capitaine de l'équipe masculine de volley-ball de l’Association Sportive Russe, ainsi que capitaine de l'équipe de la Faculté des sciences de l'Université de Paris, qui avait remporté les championnats de France pendant plusieurs années. Il a été membre et capitaine de l'équipe de France universitaire, avec laquelle il a participé à deux Universiades (jeux olympiques estudiantins).

Dès l’enfance, il a servi au sein de l’église. En 1957, il est ordonné hypodiacre par le métropolite Vladimir (Tikhonitsky) à la cathédrale Saint-Alexandre-Nevsky. En 1969, il visite les monastères et les skites du mont Athos pendant un mois, puis correspond avec les moines du monastère russe Saint-Pantaléïmon. En 1970, il se rend en pèlerinage en Terre Sainte avec un groupe dirigé par l'évêque Méthode (Kuhlman). À cette occasion, un film en couleur a été réalisé, ensuite arrangé en musique et projeté à plusieurs reprises lors conférences sur le pèlerinage en France et en Belgique pour récolter des fonds pour les monastères de Terre Sainte.

Il a chanté dans plusieurs chœurs d'église en France et aux Etats-Unis et en 1969, il est nommé au poste de chef de chœur de l'église de l’Assomption du cimetière russe de Sainte-Geneviève-des-Bois et en dirigea la chorale pendant 15 ans. Avec le Chœur de l'Assomption dans une composition élargie, il a participé à des concerts religieux et a enregistré des disques de chants de la Divine Liturgie et du rite du Triomphe de l'Orthodoxie avec la participation du protodiacre de la cathédrale Saint-Alexandre-Nevsky, le Père Michel Storogenko (futur évêque de Claudiopolis). Puis il devient chef de chœur à l'église Saint-Nicolas de Boulogne-Billancourt, où il poursuit ses activités autour de la musique liturgique avec une nouvelle chorale, avec laquelle il enregistre un disque (CD) d'hymnes dédiés aux saints russes.

Il participe également à des programmes sur l’Orthodoxie à la télévision et à la radio. Dès le début, il a été membre de la "Voix de l'Orthodoxie", créée par le père Boris Bobrinskoy pour la diffusion d’émissions radiophoniques religieuses en Russie. Il enregistre avec sa chorale des chants sélectionnés pour l'illustration musicale des programmes et écrit des textes explicatifs sur les chants religieux lors des services divins. En 1969, avec I. Vassiliev et A. Filatiev, il fonde l’Association Chants Liturgiques Orthodoxes ", dont le but est la préservation et le développement du chant d'église orthodoxe russe à l'étranger. Des cours de Direction sont créés, des conférences organisées avec la participation de I. von Gardner, M. Kovalevsky, N. Kedroff-fils, A. Javoronkov, E. Evetz, N. Ossorguine et d'autres personnalités.

De grands concerts sont organisés avec la participation de plusieurs chœurs et l’interprétation de chants toutes chorales réunies. Ces concerts sont dédiés à des compositeurs religieux russes ou à des périodes choisies de l'année liturgique. Depuis 1983, ils ont lieu chaque année dans la célèbre église parisienne Saint-Roch.

Concert à l'église Saint Roch en 1986

Auteur inconnu (DR)

En 1988, à l'occasion de la célébration du 1000e anniversaire du Baptême de la Russie, 6 chœurs ont chanté dans la cathédrale Notre-Dame-de-Paris en présence de nombreux membres du clergé et fidèles. À la fin du concert, des chants de prière ont été exécutés par tous les chœurs (plus de 100 chanteurs) sous la direction de N.M. Ossorguine.

Nicolas Petrovich était membre du comité d'organisation "Célébration du 1000e anniversaire du Baptême de la Russie". Dans le livre éponyme (Paris 1989), basé sur des articles de journaux écrits par Nicolas Spassky, les principaux moments des célébrations de chants religieux sont décrits en détail. D’après les estimations, lors des concerts entre 1973 et 2003, plus de 400 chants différents ont été interprétés par des chœurs, dont beaucoup ont été écrits par des compositeurs de l'émigration. Les voies du chant liturgique russe en Emigration" (Pensée russe, 2002, n ° 4412-4413). En 1995, le premier congrès européen des chefs de chœurs a lieu dans les locaux de l’Institut Saint-Serge à Paris.

En 1972, N.P. devient membre de l’Association l’Icone, dont le président était N.I. Iszelenoff. En 1979, il est élu au poste de vice-président. Il participe à l'organisation d'expositions d'icônes, en particulier une exposition consacrée au 1000e anniversaire du baptême de la Russie, qui présentait des icônes anciennes et des icônes de peintres d'icônes contemporains. Il lit des conférences en russe et en français sur divers sujets autour de l'art religieux byzantin et russe, accompagnant ces conférences d'une présentation de photographies en couleur. La plupart de ces photos ont été prises lors de voyages à travers les pays où se trouvent des monuments remarquables de l'art religieux orthodoxe. Un intérêt particulier a également été porté au travail des peintres d'icônes modernes de l'émigration en France, en Europe, dont les œuvres ont été, dans la mesure du possible, photographiées.

En 2004, lors du colloque « L'Icône, art liturgique vivant », organisé à l'Institut Saint-Serge, sa conférence « Le renouveau moderne de la peinture d'icônes traditionnelle dans l'Église russe en émigration » a été lu en français, publié en 2006 dans le catalogue de l’exposition consacrée aux peintres d'icônes contemporains.

En 2006, Nicolas Spassky est frappé d’un premier AVC - il en aura quatre au total - qui affecteront durement sa santé. Sa santé va se dégrader progressivement jusqu'à sa mort le 11 mars 2020.

Néanmoins, en 2008, il pourra faire un voyage dans le Don, au pays de ses ancêtres, lors du troisième congrès mondial des Cosaques à Novotcherkassk.

Et en 2011, N.P. Spassky contribue à l'organisation de l'exposition et à la compilation d'un catalogue consacré au 150e anniversaire de la construction de la cathédrale Saint-Alexandre-Nevsky à Paris, où pendant de nombreuses années son père P.V. Spassky fut Maitre de Chapelle.

En mai-juin 2019, l'association "Chants Liturgiques orthodoxes" fête ses 50 ans par une série de conférences et un concert d'envergure en l'église Saint-Roch à Paris, événement auquel malheureusement N.P. Spassky ne put assister, son état de santé s'étant beaucoup détérioré à ce moment-là.

Nicolas Spassky est décédé à Sèvres le 11 mars 2020 de mort naturelle avant le début de la pandémie mondiale de Covid-19.

Malheureusement, en raison du déclenchement de la pandémie et du confinement en France, ses funérailles eurent lieu en présence d’un petit cercle familial seulement, en la cathédrale Saint-Alexandre-Nevsky. Le métropolite Jean de Doubna, son ami de jeunesse l'Archiprêtre Anatole Rakovitch et le protodiacre Alexandre Kedroff ont chaleureusement salué la contribution de N.P. Spassky dans la vie de l'Église orthodoxe russe en France.

Nicolas Spassky est enterré en banlieue parisienne au cimetière de Sèvres.