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Centenaire de l'archevêché des églises Orthodoxes de tradition russe en Europe occidentale

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Nikita Struve

Nikita Struve

© famille Struve

Biographie

Nikita Struve faisait partie de la famille Struve, étant le petit-fils de Peter Berngardovitch Struve et le fils d'Aleksey Petrovitch Struve (+ 1976), fondateur d'une importante bibliothèque russe à Paris et frère de Gleb Struve (1898-1985). Il est né à Boulogne-Billancourt, en banlieue parisienne, fut diplômé de la Sorbonne où il enseigna le russe dans les années 1950. En 1963, Nikita Struve publie un livre consacré à l'histoire de l'Église sous le régime soviétique (« Les chrétiens en URSS »). Ce livre fut traduit en cinq langues. En 1979 Nikita Struve a soutenu sa thèse de doctorat sur Osip Mandelstam (publiée en français, puis - dans la traduction de l'auteur, en russe). La même année, il devient professeur ordinaire à l'Université de Paris X (Nanterre), puis chef du Département d'études slaves.

En 1978, il dirige la section russe de la maison d'édition YMCA Press. En 1991, il a ouvert la maison d'édition "Russky Put’" à Moscou. Il a traduit en français la poésie de Pouchkine, Lermontov, Afanassy Fet, Akhmatova et bien d'autres poètes russes. En 1996, il écrit l'étude "70 ans de l'émigration russe". Il a été membre du conseil d'administration de l'Institut chrétien orthodoxe Saint-Filaret, professeur à l'université Paris-Nanterre, rédacteur en chef de la revue « Bulletin du mouvement chrétien russe » et « Le Messager orthodoxe ».

Sa proximité personnelle avec Ivan Bounine, Alexei Remizov, Boris Zaitsev, Semyon Frank, Anna Akhmatova, le Père Alexandre Schmemann et Alexandre Soljenitsyne ont eu une grande influence sur Nikita Struve en tant que chercheur de l'histoire de la culture russe et théologien.

Allocution de l’Archevêque Jean à la mémoire de Nikita Struve le 6 mai 2017

Nous commémorons aujourd’hui le premier anniversaire de la montée au Ciel du serviteur de Dieu Nikita Struve, notre fidèle paroissien, qui a toujours été très proche de la Russie durant ses épreuves au cours de la période soviétique, puis a su s’ouvrir à la résurrection qu’a connue ce pays.

Il a eu un rôle de passeur pour toute œuvre qui pouvait stimuler la réflexion dans des temps d’obscurité. À travers son travail d’édition, il a fait connaître toute une littérature aussi bien profane que spirituelle, qui inspire à une profonde réflexion, qu’il s’agisse de grands auteurs du passé ou de grands auteurs de cette période si noire et si difficile par laquelle est passé le peuple russe. Lui-même a développé ces thèmes dans ses livres et ses articles, ainsi que dans les revues qu’il publiait en langues française et russe : le Vestnik RKhD et le Messager Orthodoxe.

Aussi lui rendons-nous un hommage, qui, je crois, vient du cœur de chacun d’entre nous, qui l’avons connu, fréquenté, ou simplement croisé. Nous lui somme aussi reconnaissants d’avoir inspiré une réflexion sur la vie de notre église, de l’Archevêché. Moi-même, j’ai pu m’entretenir plusieurs fois avec lui et évoquer les différentes situations de nos Eglises. C’était un homme qui avait une vision de l’histoire, cette grande histoire qu’il avait côtoyée, qui l’avait accompagné toute sa vie.

Nous lui sommes reconnaissants, comme je pense, lui sont reconnaissants beaucoup d’hommes et de femmes en Russie pour tout ce qu’il a fait, pour la disponibilité dont il a toujours fait preuve jusque dans les derniers moments de son existence. Je prie pour sa famille aussi, tous ceux qui l’ont accompagné et qui gardent de lui le souvenir impérissable d’un homme qui avait une foi et une espérance profonde, ainsi que la ferme conviction que l’homme peut toujours changer quelles que soient les turpitudes dans lesquelles l’humanité peut tomber. L’image de ce grand écrivain russe qu’il a fait découvrir en Occident, Soljénistsyne, témoigne elle aussi de cette capacité qu’a le cœur humain de changer, même dans les circonstances les plus difficiles.

Frères et sœurs, retenons de Nikita Struve cette confiance qu’il avait dans la présence de Dieu dans l’histoire, conservons le souvenir de celui qui s’est engagé entièrement tout au long de sa vie. Gardons aussi dans notre prière la mémoire de celui qui a été un chrétien orthodoxe, et qui a durant toute sa vie milité pour que la foi orthodoxe ne soit pas seulement un accident de l’histoire, ici en Europe, mais qu’elle y soit véritablement un signe et un témoignage vivant. Prions pour que Dieu nous aide à poursuivre dans la voie qu’il nous a montrée. Et que Dieu vous bénisse tous ! »