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Centenaire de l'archevêché des églises Orthodoxes de tradition russe en Europe occidentale

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Nicolas Ossorguine

Nikolaï Mikhaïlovitch Ossorguine

Photo famille Ossorguine

Nikolaï Mikhaïlovitch Ossorguine est le second fils de Mikhaïl Mikhaïlovitch–l’Ancien. Il est né à la colline Saint-Serge. Toute sa vie a été liée à ce lieu. Le tout premier office célébré dans l'église nouvellement consacrée fut son baptême.

Comme ses deux frères, Nikolaï Mikhaïlovitch profite de l’enseignement pratique dispensé par son père Mikhaïl Mikhaïlovitch – l’Ancien, au « kliros » de l’église Saint-Serge. Il est ordonné lecteur par le Métropolite Euloge Guéorguièvsky en 1939 et sera diplômé de l’Institut de Théologie Saint Serge en 1949.

Nikolaï Mikhaïlovitch ne suit pas d’études musicales mais possède une oreille particulièrement fine et une voix angélique de premier ténor, légère et très pure, « faite pour chanter Dieu ».

En 1950, Nikolaï Mikhaïlovitch prend la succession de son père à la tête du kliros de l’église Saint-Serge. Il y assure les fonctions de psaltiste et de chef de chœur, dirigeant tous les offices célébrés dans l’église.

Interview de Nikolaï Mikhaïlovitch Ossorguine sur l'histoire de la chorale Saint-Serge, extraits de chants liturgiques (émission radio sur France Musique enregistrée le 27/01/1980, durée 27 minutes)

Il reprend également l’œuvre missionnaire initiée par Léon Zander au milieu des années 30 qui, pour faire découvrir l’Orthodoxie en Europe occidentale, avait constitué un chœur d’hommes afin de réaliser des concerts dans de nombreux pays : Hollande, Suisse, Écosse, Scandinavie….

Dans les années 1970 à 90, ce chœur, élargi à une vingtaine de choristes, enregistre deux disques qui présentent l’essentiel du répertoire choral de la Colline Saint-Serge.

La dynamique ainsi créée, l’enthousiasme des jeunes choristes pour ce chef charismatique et l’indéfectible soutien de son épouse Irina Vitoldovna, lancent le chœur sur les routes de France. Abbayes, cathédrales prestigieuses, mais aussi modestes paroisses de campagne : toutes accueillent le chœur pour découvrir le chant monastique russe.

En parallèle, Nikolaï Mikhaïlovitch, toujours épaulé par son épouse, organise chaque année la célébration annuelle de la fête de la Transfiguration, sur son lieu de villégiature en Charente-Maritime, offrant ainsi la possibilité aux nombreux estivants orthodoxes de ne pas perdre le fil du temps liturgique pendant leurs vacances. Très rapidement, son initiative est connue et le clergé local offre fraternellement la possibilité de célébrer la liturgie en la magnifique église romane Sainte-Radegonde, à Talmont sur Gironde. Cette tradition est toujours vivante.

Nikolaï Mikhaïlovitch n’a pas son pareil au « kliros » lorsqu’il s’agit de réaliser la combinaison d’un office complexe. Il manie Horologe, Octoèque, Triodes, Ménées et Hirmologion avec une rapidité impressionnante, ouvrant immédiatement la bonne page et pointant déjà la stichère qu’il faut entonner. Par ailleurs, il montre d’une chironomie explicite aux choristes ce qu’ils doivent chanter. Tout se passe en effet « sur le livre », sans partition. Les canevas harmoniques sont ainsi appris par les chanteurs au fil des offices.

Une telle virtuosité relève directement d’une anticipation liée à une connaissance en profondeur de la liturgie. Non seulement Nikolaï Mikhaïlovitch Ossorguine est professeur de Rubriques liturgiques mais également un psaltiste qui se transforme en théologien.

Liturgie enregistrée à Saint Serge le 20/02/1980, direction Nikolaï Mikhaïlovitch Ossorguine

C’est du contenu des textes et des occurrences liturgiques que naissent ses thèses sur le temps liturgique en général et sur le sens théologique de la formule nicéenne de la date de Pâques en particulier.

Sur ce dernier sujet, il participe dans les années 80, en tant qu’expert, aux conférences préconciliaires de Chambésy en Suisse. Il est également un conférencier régulier des « Semaines liturgiques de Saint-Serge ». Il publie des articles dans « La Pensée Russe », notamment les années où le calendrier liturgique suscite un questionnement tant doctrinal que pratique.

Concert à l'église Saint Roch en 1986

Auteur inconnu (DR)