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Centenaire de l'archevêché des églises Orthodoxes de tradition russe en Europe occidentale

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Paroisse Saint-Nicolas, Toulouse

En 1929 un noyau de jeunes émigrés russes constitué de quelques intellectuels, étudiants, ouvriers, paysans, jeunes femmes sans profession, se groupe autour du P. Vladimir Aïsoff et de Nicolas Lapchine. lls se lancent dans l’aventure : créer à partir de rien, avec leur seule bonne volonté et leur foi, une communauté orthodoxe dans une ville, Toulouse, où l’Orthodoxie n’avait jamais été représentée. Ainsi se forme lentement une communauté qui va s’enrichir d’orthodoxes de toutes origines pour devenir une véritable paroisse multi-ethnique. La paroisse a toujours fait partie de l’Archevêché des Églises Orthodoxes Russes en Europe Occidentale. Deux prêtres jouent un rôle important dans l’organisation des paroisses dans la région : le père Nicolas Soukhikh, ordonné en 1925 par le métropolite Euloge est d’abord nommé au Creusot recteur de la paroisse Saint-Alexandre-Nevsky en 1926. ll organise dès 1927 la paroisse de la Protection de la Mère de Dieu à Decazeville avec l’aide du starosta le major-général Leopoldotoff. Il est ensuite nommé en 1928 recteur de la paroisse Notre-Dame-de-Kazan à Bordeaux, 100 cours du Médoc. ll fait aménager une chapelle avec l’aide du starosta Platon Andréiévitch Akseniev et officialise l’association cultuelle le 2 février 1929. ll lui est demandé de desservir aussi La Rochelle, Nantes, Toulouse et Decazeville . En 1931, après son veuvage, il entre dans l’ordre monastique sous le nom de hiéromoine Sérapion. A Toulouse, nous ne disposons pas de renseignements précis avant 1929, date à laquelle le prêtre Vladimir Aïsoff, mandaté par le métropolite Euloge, réunit une assemblée de 16 fondateurs de la paroisse Saint-Nicolas-le-Thaumaturge le 23 juin 1929. Celle-ci approuve les statuts de l’association cultuelle orthodoxe russe de Toulouse et élit son conseil d’administration, présidé d’office par le P. Vladimir : starosta et trésorier Nicolas Lapchine, secrétaire Nicolas Serdoboff. L’association est enregistrée à la Préfecture de la Haute-Garonne et a son siège social au 9, rue Ozenne, dans une pièce de la tour Tournoër, local prêté par la Maison de l’Agriculture ; les offices avaient lieu précédemment dans les locaux de l’entreprise de Victor G. Saardak, 70 allées Jean-Jaurès. Le P. Vladimir est nommé recteur en décembre 1929. Le 14 mars 1932 le métropolite Euloge nomme le P. Vladimir recteur au Creusot et second prêtre à Bordeaux desservant Toulouse et ses environs. Le hiéromoine Sérapion exprime le souhait que la région soit desservie par deux prêtres, l’un résidant à Bordeaux, lui-même servant de prêtre itinérant. Néanmoins, le métropolite Euloge lui confie le 18 août 1934 la paroisse de Notre-Dame-du-Prompt-Secours regroupant Toulouse et ses environs, la Rochelle et la Dordogne. Le hiéromoine Sérapion décède à Toulouse le 6 novembre 1934.

Sur ces entrefaites arrivent dans la région deux jeunes clercs, le prêtre marié Alexandre Rehbinder à Biarritz, puis le prêtre non marié Léonide Chrol à Toulouse (octobre 1934). Le P. Léonide réussit à unifier la paroisse et transfère en 1935 la chapelle et le siège social de l’association dans un garage désaffecté du quartier Saint-Georges, au 4, rue de la Rispe. Le P. Léonide tombe vite très gravement malade. II est ensuite assigné en 1936 à la paroisse Notre-Dame-du-Prompt-Secours à Montauban. Le prêtre marié Théodore Postavsky est nommé alors à Toulouse, tout en desservant aussi Carcassonne, Albi et Cazères ; il y demeurera jusqu’à son décès en 1946.

Pendant la Seconde guerre mondiale, le P. Théodore a la lourde tâche de veiller à l’unité d’une paroisse, où nombre de personnes ont fait des choix opposés face à l’occupant. A son décès en 1946, la paroisse amoindrie et appauvrie a de plus en plus de difficultés à subvenir aux besoins d’un prêtre à demeure. Le prêtre Nicolas Ivanov ne reste pas (1946-47) ; le hiéromoine Guerassim (Alexandrov) qui lui succède, décède en 1949 ; le prêtre Jean Froloff part en 1953 aux USA. De 1954 à 1971 la paroisse n’aura pas de recteur; l’archiprêtre Alexandre Rehbinder (recteur des paroisses de Biarritz et Bordeaux) va assurer pendant tout ce temps le suivi de la paroisse, en particulier par la présidence des assemblées générales annuelles et la représentation au Conseil Diocésain.

A Toulouse, au début des années 60 devant l’arrivée de nouveaux paroissiens, grecs et serbes, la communauté accepte l’évolution vers une paroisse multiethnique et demande son officialisation. Le Conseil Diocésain, par décision du 8 mars 1963 autorise la célébration des liturgies en slavon, français et grec ainsi que l’élection d’un représentant grec et serbe au Conseil d’Administration ;

En 1966, la paroisse doit quitter son local rue de la Rispe, promis à la démolition. Nous avons alors la joyeuse surprise de recevoir une indemnité de départ offerte spontanément par M. Castaing, délégué à I’urbanisme de la ville. Nous nous installons dans la crypte de la tour Mansancal, rue Espinasse, prêtée par les Dominicains ; le P. Pierre Struve offre à la paroisse les portes royales de la nouvelle iconostase, peintes par Mme Tamara Eltchaninoff. En mai 1971, à la demande du conseil paroissial le P. Léonide Chrol est nommé recteur à Toulouse, tout en restant recteur à Montauban. En 1972, le vieux couvent des Dominicains rue Espinasse est vendu à une société immobilière. Nous partons cette fois encore dans une crypte, celle de l’église St-Aubin, généreusement offerte par l’abbé Gérard Dessoles ; nous y demeurerons 16 ans. Le P. Léonide va assumer ses fonctions de recteur jusqu’à l’automne 1980, où ses forces le trahissent ; il décédera en novembre 1982 à Montauban.

Un nouveau souffle est communiqué à la communauté, rendant possible la venue d’un prêtre à demeure, en la personne du hiéromoine André (Wade) en mars 1987, qui sera nommé recteur en novembre de la même année. L’occasion de l’achat d’une maison, au 302 avenue de Grande-Bretagne, se présente. La maison achetée était transformée en une véritable église grâce aux importants efforts et sacrifices de la communauté, alors même qu’elle a bénéficié d’une aide très importante de notre Archevêché et de l’attitude compréhensive des collectivités territoriales, sollicitées par Serge Ragozin et Stéphan Jerebzoff dans la première phase des travaux, et par Gustav Alstadt dans la seconde phase, accompagnés ou non du P. André (Wade). Le rôle de Basile Solnychkine dans l’établissement des plans et la conduite des travaux ainsi que le don d’une nouvelle iconostase conçue et réalisée par Jacques Baudouy sont à souligner.

En bref, les hasards de l’histoire ont conduit nombre d’hommes et de femmes de l’émigration russe de ce siècle à s’enraciner en Occident, comme ici dans ce coin de terre occitane, qui les a accueillis et qui désire maintenant mieux connaître leur héritage spirituel. Le visage de notre communauté, très russe au départ, a emprunté des traits nouveaux aux différentes ethnies représentées, mais évolue aussi insensiblement au contact de la spiritualité occidentale. En 2004 le Hièromoine Serge (Pescay) va succéder au Père André (Wade) , Basile Solnychkine continue d’œuvrer comme marguiller, les travaux vont continuer avec l’installation d’un portail automatique, d’un fauteuil monte-escalier qui permettra l’accès à nos paroissiens empêchés. En 2006 Basile Solnychkine, tout en restant au conseil de la paroisse, demande à celui-ci de choisir pour lui succéder Jean-Philippe Delage. Sous la conduite dynamique du Père Serge, les travaux d’entretiens se succèdent ainsi que la construction d’abris dans notre jardin et la réalisation d’une mosaïque de Saint Nicolas sur la façade de l’église.

En 2014 l’arrivée d’un jeune hiéromoine, le Père Alexis (Myliutin), va donner un nouvel élan à la paroisse. Les liturgies sont célébrées tous les dimanches. Les fidèles sont de plus en plus nombreux. L’utilisation du russe, du slavon, du français mais aussi du grec, contribuent à assurer une grande diversité culturelle chez nos paroissiens. Très vite un chœur en français, dirigé par Anne Levert, va complèter le chœur en slavon dirigé par Vladimir Gomba. Nous aurons aussi la joie d’entendre une fois par mois le chantre byzantin Frédéric Tavenier-Vellas. Les fidèles d’origine géorgienne de plus en plus nombreux s’impliquent dans la vie de l’église. Nous accueillerons dans leur exil des familles syriennes et irakiennes. Après nos liturgies, les Éthiopiens de la région de Toulouse viennent prier dans notre église. Au bout de trois ans, ils vont fonder leur association cultuelle Saint-Mikael et obtenir de l’Évêché catholique le prêt d’une église.

Les relations fraternelles que nous entretenons avec la paroisse roumaine de la Protection de la Mère de Dieu débouchent sur des pèlerinages communs au Monastères de Bussy, de Solan et plus fréquemment, à celui de la Transfiguration à Terrasson. Grace à son implication dans le développement de notre association culturelle, nous devons à Marina Zhulina l’organisation de deux pèlerinages en Russie, ainsi que la venue des Chœurs de Valaam pour une série de récitals à Toulouse, Montpellier et Paris. Le Père Alexis emmènera à trois reprises des petits groupes de paroissiens avec lui pour des pèlerinages au Mont Athos.

Des améliorations notables sont apportées à notre église, les clôtures sont terminées et le devant de l’église est bétonné. Un bulbe doré avec sa croix est posé au sommet de la toiture. François Levert fait dont à la paroisse de bancs et d’un pupitre. Avec la bénédiction de Monseigneur Jean un programme iconographique est décidé. Il débute par des peintures murales de la Mère de Dieu du Signe entourée par les prophètes ainsi que l’installation d’une proskynèse avec une grande icône sur bois de la Mère de Dieu d’Iviron. La réalisation du programme iconographique est confiée à Jean-Philippe Delage qui procède aussi à la restauration et l’inventaire des icônes ancienne de notre Église.Les relations suivies et cordiales que nous avons avec notre maire de quartier, Madame Marthe Marti qui nous guide dans nos démarches, permettent d’aboutir en 2019 à la création d’un carré orthodoxe au cimetière de Montaudran à Toulouse. Nous obtenons aussi la possibilité d’utiliser des salles municipales pour les activités de notre association culturelle.

Suite au départ du Père Alexis en octobre 2019, nous avons eu la joie d’accueillir notre nouveau pasteur, le Père André Lossky, qui par ses enseignements etson implication est un soutien pour tous les fidèles dans les épreuves que nous traversons.